2013 en 10 albums.

2013 en... #4

10 | Miles Kane — Don’t Forget Who You Are
Columbia — 3 juin

Miles Kane a gardé sa hargne et a bien bossé ses mélodies. Tout est dit. [En photos →]

9 | Haim — Days Are Gone
Polydor — 27 septembre

Haim signent l’album de pop le plus attachant de l’année. Efficace et direct, Days Are Gone s’adopte dès la première écoute. C’est comme si le printemps n’avait plus de fin. [En photos →]

8 | Chvrches — The Bones of What You Believe
Virgin — 20 septembre

La pop à clavier, c’est tout ce que je déteste, et pourtant là, ça marche. Chvrches [personnellement, je prononce « Ch’verche »] pond un premier album sans temps mort blindé de morceaux qui marchent tout de suite (Lies) ou à peine plus tard (We Sink). Joli premier essai. Je suis curieux de voir la suite. [En photos →]

7 | Arctic Monkeys — AM
Domino — 6 septembre

Je n’avais pas accroché à un Arctic Monkeys depuis… 2006 et Whatever People Think I Am, That’s What I’m not. Le groupe a grandi, perdu de son impétuosité, s’est fait plein de grands topains roux chez qui enregistrer ses disques et, sur ce coup-là, même si je regrette la disparition de la désinvolture des débuts, le résultat est séduisant. AM est à l’image de ce qu’Arctic Monkeys est devenu : poli, bien coiffé, gominé comme il faut et très classe dans son costard noir, il a tout pour plaire. [En photos →]

6 | Franz Ferdinand — Right Thoughts, Right Words, Right Action
Domino — 26 août

Franz Ferdinand en 2013, c’est un peu comme les Kills en 2011 : Franz Ferdinand fait un album de Franz Ferdinand, et personne n’est content. L’album est mortel, on se surprend à fredonner le refrain de Right Action comme à l’accoutumée, on ne peut s’empêcher de tortiller des fesses devant leur show de Rock en Seine, comme à l’accoutumée, mais comme Franz Ferdinand qui fait un album de Franz Ferdinand, ça n’a rien d’étonnant, personne n’est content. C’est fort dommage, car Franz Ferdinand en est aujourd’hui à 4 albums réussis sans une seule faute de parcours. Et ça, peu de monde peut s’en vanter.

5 | Cold War Kids — Dear Miss Lonelyhearts
Downtown — 2 avril

Je ne m’étais jamais vraiment soucié de Cold War Kids jusqu’alors. Le premier album était trop brouillon à mon goût. Pour moi, Cold War Kids était un groupe à petites chansons marrantes à chanter en français quand il fait froid sur les remontées mécaniques, point. Le deuxième disque me donna raison, puis vint un EP honnête, sans plus. Jusqu’au soir du 1er avril où, en rentrant de BRMC, je découvre Miracle Mile sur Pure FM, puis l’album quelques jours plus tard. Bon d’un bout à l’autre. Surtout à un bout et à l’autre, d’ailleurs, car Cold War Kids ont eu l’intelligence de placer les deux meilleurs morceaux de l’album, Miracle Mile et Bitter Poem, à ses extrémités. Il y a du bon au milieu (Jailbirds ou Water & Power, pour ne citer que ça), mais le meilleur est aux bouts. Ils ont tout compris, Cold War Kids. Comme pour une personne, c’est la première impression et le dernier souvenir qui prévalent lorsque l’on se forge l’estime que l’on portera un disque. On pense moins au reste ou on le pardonne plus facilement (d’autant plus qu’ici, ça n’est même pas nécessaire). Et je retiens Dear Miss Lonelyhearts comme leur meilleur album à ce jour, rien que ça. [En photos →]

4 | Arcade Fire — Reflektor
Merge — 28 octobre

Avec The Suburbs, Arcade Fire avait fait le coup de l’album qu’on trouve moyen au premier abord, qu’on réécoute parce que deux ou trois morceaux sont franchement séduisants et qu’on finit par adorer parce qu’on a fini par l’apprivoiser au bout de quelques écoutes. Quand j’ai trouvé le premier extrait de Reflektor moyen, je me suis méfié ; ça sentait le coup fourré ; j’ai pensé que ça allait recommencer et que je finirais l’année avec l’air d’un con en mettant en tête de ce classement un album que j’aurais décrié à sa sortie. Et finalement… non. Reflektor est désespérément moyen. La faute à un manque d’hymnes évidents (gardons Afterlife et, en grattant un peu, Awful Sound (Oh Eurydice), mais c’est à peu près tout) et à des longueurs infinies qui laissent un désagréable arrière-goût de laisser-aller créatif. Reflektor recèle de bons moments (pendant Normal Person ou Joan of Arc, par exemple), mais les délaye tellement que sa sauce en devient insipide. On finit bien sûr par l’apprécier au bout d’une quinzaine d’écoutes mais, venant d’un groupe qui aspire au titre de meilleur du monde, c’est insuffisant. D’où une quatrième position. Vient un moment où il faut assumer. [En photos →]

3 | Editors — The Weight of Your Love
Pias — 28 juin

On va me sabrer pour avoir mis celui-là aussi haut dans le classement, mais tant pis. Le quatrième Editors n’est pas leur meilleur — qui, pour rappel, est An End Has a Start —, mais montre malgré tout que le groupe se remet du départ d’Urbanowicz, regretté guitariste. Mêlant les grandes envolées d’A Ton of Love avec la lourdeur d’un Sugar ou la solennité d’un Bird of Prey et la légèreté d’un Nothing (je passe sciemment sous silence la mièvrerie de What Is This Thing Called Love?), The Weight of Your Love est le retour à ce qui avait rendu Editors si séduisants en 2007 après un troisième album difficile à aborder (mais finalement pas si mal). Une reprise de confiance. Une convalescence. Avant la suite ? [En photos →]

2 | Junip — Junip
City Slang — 23 avril

Fields promettait, Junip confirme. Ce deuxième album sent son trio bien en place, carré, tout dans la justesse. Léger, cotonneux, doux comme un bonbon, il passe partout, sait se faire discret en soirée mais prend toute la place dès qu’on lui en laisse l’occasion. En 2010, Junip semblait une escapade dans l’aventure solitaire de José González. Aujourd’hui, c’est plutôt le contraire, l’ensemble habille l’homme et je ne vois pas comment on pourrait s’en plaindre. [En photos →]

1 | Black Rebel Motorcycle Club — Specter at the Feast
Abstract Dragon, 18 mars

Quand on apprécie un album, on ne peut pas considérer que l’album. Il faut aussi inclure la tournée qui va avec l’album, quelque fois les prémices de l’album et les à-côtés de l’album. Si je considère Specter at the Feast sans ces aspects, il reste un disque dans la ― bonne ― lignée de Beat the Devil’s Tattoo il y a 3 ans, mais dont il relève le niveau. Black Rebel Motorcycle Club reprend pied après la perte de Michael Been, père (naturel d’un tiers et spirituel de 100%) du groupe, disparu en 2010. On sent bien aux carences en titres hargneux (il n’y a que Teenage Disease, au final) que l’ambiance n’est évidemment pas à la fête, mais que ce soit en l’air (Let the Day Begin, Lullaby, Returning) ou en bas (Lose Yourself, Fire Walker), Specter at the Feast regarde toujours droit.

Reste à inclure les à-côtés : cette année, je les ai choutés 6 fois, dont 5 en concert et une à l’hôtel. Cette année, il y a eu l’expo avec Paula. À chaque fois, Specter at the Feast trônait en bande-son. C’est l’album que j’ai le plus écouté cette année, celui dont j’ai le plus parlé, celui dont j’ai le plus suivi la tournée. Au final, c’est ça qui compte ; l’album est une chose, mais la masse de souvenirs que ramèneront ses futures écoutes pèse bien plus lourd dans la balance. [En photos →]

Accessits :

  1. CultsStatic [En photo →]
     
  2.  The Black AngelsIndigo Meadow [En photo →]
     
  3.  FIDLARFIDLAR
     
  4. Portugal. The ManEvil Friends [En photo →]
     
  5. The Naked and FamousIn Rolling Waves [En photo →]
     
  6. Crystal FightersCave Rave [En photo →]
     
  7.  Beady EyeBE
     
  8.  The Strypes Snapshot [En photo →]
     
  9. The VeilsTime Stays, We Go [En photo →]
     
  10. Nick Cave & the Bad SeedsPush the Sky Away [En photo →]

2012 en 10 disques et d’autres en plus

      1. Japandroids — Celebration Rock
      2. Jack White — Blunderbuss
      3. Smith & Burrows — Funny Looking Angels
      4. Mumford & Sons — Babel
      5. The Raveonettes — Observator
      6. Two Gallants — The Bloom and the Blight
      7. The Ting Tings Sounds from Nowheresville
      8. Sleigh Bells — Reign of Terror
      9. METZ — METZ
      10. …And You Will Know Us by the Trail of Dead — Lost Songs

2003 en 5 cédés

      1. Muse — Absolution
      2. Flogging Molly — Swagger
      3. Placebo — Sleeping with Ghosts
      4. Interpol — Turn on the Bright Lights
      5. The White Stripes — Elephant

      [Ce dernier classement mériterait fort une petite réorganisation.]