RPA & United Nations of Sound @ le Trabendo, Paris.

Si vous avez manqué le début : après la troisième débandade de The Verve, quelque part en 2009, le Richard Ashcroft a resurgi en janvier pour annoncer la naissance d’un nouveau projet, baptisé United Nation of Sounds, puis lâcher dans la nature Are You Ready?, un premier titre que je vous ai mis là-dessous en bande-son parce que je suis un mec cool. Depuis avant-hier, on sait que le groupe s’appelle en fait RPA1 & The United Nations of Sound et que l’album, intitulé bêtement United Nations of Sound, sortira le 19 juillet chez Parlophone. Voilà.

Le Trabendo est plein, malgré la mise à sac du Zénith par les trois gros de Them Crooked Vultures au même moment. Moyenne d’âge 30 ans, à peu près. Alone with Everybody est vieux et Urban Hymns, canonique. Ashcroft, pour sa part, frappe par sa candeur et la joie qu’il affiche en montant sur scène. Enterré, le mec tout gris qui faisait la gueule sur les photos promos de The Verve. Ashcroft donne l’impression de revivre. Au milieu de cette atmosphère de spotlights chamarrés, de chœurs gospel et de mélodies rythmées, sa croix en diamant autour du cou, scandant des titres comme Born Again ou Beatitude, levant les bras bien haut et haranguant la foule, le mec se donne des allures de prédicateur d’église télévisée ricaine. La soirée, même si elle livre logiquement l’essentiel du nouvel album, est une célébration lumineuse de la carrière d’Ashcroft, passant par quelques incontournables : Lucky Man, A Songs for the Lovers et même Lonely Sound, ce truc d’UNKLE sur lequel il avait posé sa voir en 1998. Grosse fête. Encore plus grosse quand Ashcroft, revenu seul pour le rappel, attaque un set acoustique et enchaîne à la demande ― avec le public qui décide et tout, j’avais pas vu ça depuis Suzanne Vega en 20012 ― Check the Meaning, Sonnet et Brave New World. Suivent deux accords de Come on People (We’re Making It), aussitôt interrompus car une fille du premier rang demande The Drugs Don’t Work à la place3. Meilleur moment de la soirée, clairement. Ne jamais oublier les vieux pots quand on vient vendre sa nouvelle soupe. Au retour du reste du groupe, on passe au final fraternel : public qui reprend le refrain de This Thing Called Life en chœur, Ashcroft qui se fend d’une blague de fouteballe, qui ouvre les yeux et qui sourit ― les deux dernières photos, là, où il ressemble à Screech ―, soirée qui finit comme il faut, tout le monde qui s’aime comme à la fin d’un concert de U2, mais en mieux, puisqu’il n’y a pas Bono et qu’on entend les oiseaux chanter en sortant. Enfin les vautours, plutôt. Éructer, plutôt. Une soirée sans mauvais choix, en fait, qu’on ait opté pour l’un ou l’autre.

PS : Une vidéo de présentation de l’album est dispo sur leur site. Allez-y voir, on y voit le Richard boire son thé au ralenti.

 RPA & United Nations of SoundAre You Ready?

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1 P comme Paul, pas comme Poil. Je sais, c’est décevant.

2 À qui on avait évidemment demandé Stairway to Heaven. En fait je crois que, si les artistes ont arrêté de faire des set en solo où ils jouent à la demande, c’est surtout parce qu’il y a toujours un crétin pour demander Stairway to Heaven. D’ailleurs c’est toujours le même crétin, si ça tombe. Le Stairway Dude, c’est son nom, dont le destin serait de requérir le même morceau ad vitam eternam partout où il va.

3 Tout en sachant pertinemment que Come on People fait partie de mes morceaux historiques. Fille-du-premier-rang, si tu passes dans le coin, sache que je t’en veux rudement pour cette attaque personnelle.