My Little Cheap Dictaphone @ le Café de la Danse, Paris.

Ce qui frappe dans cette version 2010 du projet de Redboy (Hollywood Porn Stars), c’est l’ambition du nouvel album ― à la fois disque et spectacle ― et cette toute nouvelle épaisseur qu’affiche subitement le groupe. Music Drama (2002) était intime, Small Town Boy (2006) posait la bande dans un rôle de joyeux sympas qui font du banjo et tout à coup, voilà que The Tragic Tale of a Genius affiche des fituringues de Mercury Rev et Black Heart Procession, se pose en « album de la maturité » prêt à séduire « le grand public » et pose presque My Little Cheap Dictaphone en Arcade Fire wallon. C’est Girls in Braine-l’Alleud qui vont faire la gueule.

Après, pour ce soir c’est pas encore gagné : les Belges montent sur scène devant un Café de la Danse modestement empli, attaquent comme ils peuvent mais ne réussissent pas vraiment à faire bouger la salle malgré toute leur bonne volonté et les gesticulades de Redboy. Pas de leur faute, non. The Tragic Tale of a Genius est jeune, le spectacle encore en rodage ― troisième date ce soir, Redboy a encore les textes ouverts à ses pieds ― et puis c’est la crise, ma pauvre Arlette. Le pote à qui je parle du « public réservé et clairsemé de ce soir » me corrige en disant que d’ici quelques mois on causera plutôt de « public de privilégiés ». Il n’a pas tort ce garçon. Disons qu’au vu de la prestation, bien plus mordante que cette Flèche d’Or d’avril 2008 ― chronique pertinente et détaillée  ―, le niveau relevé, la scénographie autour du set, l’album et sa belle pochette qui permettra d’en vendre tout plein, tout ça finira en My Gros Big Tout Cher Mégaphone.

Et Girls in Braine-l’Alleud feront vraiment la gueule.

 My Little Cheap DictaphoneHe’s Not There