The Black Angels @ l’Élysée-Montmartre, Paris.

The Black AngelsDeer-Shee-Ree

The Black Angels ou la preuve criante qu’album marquant ne rime pas forcément avec soirée d’anthologie. Si, grâce à leur Directions to See a Ghost sorti en avril, les Texans d’Austin ont remis au goût du jour un rock spleenien laconique et bien gras trempé dans le Velvet comme les Warlocks n’ont plus su en faire depuis leur Surgery de 2005, sur scène ils pêchent par l’abus d’une formule qui, quoique captivante, revient vite se mordre la queue. Durant une grosse heure et demie, l’Élysée oscille entre riffs lourds, déprimés et lancinants et accords pesants, torturés et rampants. En gros, on repasse toujours par le même point qui, s’il plaît les deux ou trois premières fois, finit invariablement par lasser. Alex Maas ― croisement de Jim Morrison pour la voix et le phrasé, Fidel Castro pour le style et la barbouze et Robert Smith pour la posture et les pas de chat timide ― envoie du bois sur des versions de Science Killer et Young Men Dead vraiment méchantes, la batteuse Stephanie Bailey est impressionnante dans son style mais, malgré tout, quand vient le rappel, on se surprend à regarder sa montre un peu trop souvent et regretter que le fumage de drogue soit dorénavant interdit dans les salles de rock et roll, car ça nous aurait pas mal aidé à triper comme il s’eut dû toute une soirée. À la sortie, tous les avis que j’entends rejoignent le mien : excellent mais trop répétitif, avec la voix de Maas gâchée par un abus de réverb’ sur le son. La formule est payante, c’est certain, les Black Angels ont seulement besoin de travailler leur fond pour se hisser à la hauteur des Warlocks ou de Black Rebel Motorcycle Club. En attendant…

« … ils devraient s’en tenir à faire des premières parties, quand ils ne jouent qu’une demi-heure ils sont mortels. »

Gros Thom, 08 décembre 2008.