Croire rouge.

Entrer dans un Piano Vache à l’atmosphère étonnamment claire ― Enquiller les pintes ― Rester interdit 30 secondes, sur le point de le croire, quand Binôme essaie de te faire passer Joie Division pour Grauzone (Gros Zone ?), le premier groupe de Stephan Eicher ― Ponctuer la conversation de tonitruants « Qui a encore pris le cendard sur cette table ? » que tu lances pour t’auto-retourner le couteau dans la plaie ― Repousser des avances de pilière de bar moins enamourée qu’émmêchée ― Sortir fumer ― Rentrer ― Boire ― Passer la soirée à jouer au blind-test avec la sono ― Partir pour de bon en n’oubliant pas de passer dans la salle d’attente des toilettes pour disserter sur la condition féminine en ce début de XXIe siècle ― Clopiner jusque Maubert ― Monter dans le métro ― S’émerveiller devant l’autocollant placé au-dessus de la porte, fruit manifeste d’un collectif marginal œuvrant pour le souvenir des stations fermées du métro ― Prendre l’autocollant en photo ― Comparer les E et R avec ceux de Maubert-Mutualité et s’extasier sur la précision de l’autocollant, conçu en véritable Parisine certifiée ― S’appuyer 7 secondes sur la porte ― Distinguer alors le X de l’expo de la TGB et subitement comprendre que non, c’est juste la RATP qui s’amuse.

En déduire que l’alcool, ça met à mal les facultés intellectuelles.

Aller dormir là-dessus.

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