Placebo @ la Cigale, Paris.

Meds | Infra-red | Drag | Space Monkey | Because I Want You | Follow the Cops Back Home | Black-Eyed | Post Blue | Song to Say Goodbye | Blind | One of a Kind | 36 Degrees | The Bitter End | Twenty Years || Running Up That Hill (Kate Bush) | Special K

Les jours précédant la sortie de Meds, Placebo est partout : en live sur les plateaux de Taratata, de Canal + et du Hit Machine, chez Ouï FM en acoustique, à Bercy pour NRJ, en CD’aujourd’hui sur France 2 et même aux JT du soir. Point(s) d’orgue de la promo : trois concerts privés au Transbordeur de Lyon, à la Laiterie de Strasbourg et à la Cigale de Paris, les 4, 5 et 6 mars. Ce soir-là, 2 000 fans sont entassés devant la scène, impatients de découvrir l’album en live. Des banderoles débordant d’amour molkomaniaque sont secouées devant les caméras d’SFR, qui diffuse le concert via G3, une première mondiale. Quand les lumières s’éteignent à 20h31, on passe de l’excitation latente à l’hystérie totale. Placebo attaque son show comme son album, sur un accord de sèche frénétique. Si la grande majorité de la salle ne connaît pas Meds, pas plus que Drag qui vient derrière, elle gueule quand même sa joie, galvanisant visiblement le trio. Le Molko tendu décrit par les témoignages des concerts de Lyon et Strasbourg a laissé la place à un Brian candide, tout sourires. Because I Want You est — déjà — accueilli comme un classique, Space Monkey est encore plus énorme et éclatant que sur disque. Follow the Cops Back Home descend la pression, la Cigale retient son souffle quand Stefan l’achève en doux riffs de Gibson. Black Eyed repasse la 5e dans la liesse générale ; tout le monde connaît les anciens titres et cherche à le montrer. Moko se penche vers les 2 000 choristes qui le secondent tout du long, serre quelques-unes des mains du premier rang et invite les autres à clapper. Le frontman se montre tout aussi proche du public sur Post Blue, provoquant quelques évanouissements de plus. Because I Want You reçoit le même accueil unanime que Song to Say Goodbye. Quand la boucle d’intro de Blind plante, Molko le prend à la rigolade : « pendant qu’on répare, Stefan va vous raconter des blagues en suédois ». La foule scande le scandinave, mais celui-ci, comme intimidé, se garde ses histoires de Tötö. Après un Blind calme et peu convaincant, One of a Kind agit comme un coup de fouet. À défaut de chanter, le public hurle et tape des mains. Introduisant la nouvelle version de 36 Degrees, Molko témoigne sa joie de revenir jouer dans la salle même de la première tête d’affiche française de son combo, en 1996. Dix ans, déjà. The Bitter End n’est pas loin de déclencher une émeute, calmée de suite par une version de 20 Years lente, intense et meilleure qu’en studio. Olsdal, arqué sur sa Gibson, lui arrache une note finale plaintive, puis le groupe se barre, remplacé par l’intro de Running Up That Hill, qui s’allonge 5 bonnes minutes. Placebo revient en jouer une version excellente, ascensionnelle, parachevée par un final rock jouissif. Special K surfe sur la vague, Nancy Boy clôt les débats en apothéose : Olsdal finit à genoux, Molko en vient même à laisser la Cigale beugler le refrain à sa place ! La meute en redemande mais on en restera là, le chanteur quitte la scène en lâchant un « rendez-vous dans 10 ans » narquois. On espère juste les revoir avant, quoi.