Isobel Campbell & Mark Lanegan – Ballad of the Broken Seas

V2_42’39"_30/01

Enregistré entre Glasgow et Los Angeles avec un minimum d’instruments, ce Ballad of the Broken Seas tient plus de l’océan de douceur que de la mer agîtée. Si la patte de Lanegan est omniprésente — acoustique folk à gogo et voix rauque comme on aime — la main d’Isobel Campbell apporte une bonne dose de plus à l’ensemble : quelques violons clairs, un peu d’optimisme et, surtout, un chant. Une voix angélique qui se marie on ne peut mieux avec celle enfumée et noyée de whiskey de son comparse. Ces 42 minutes sont comme une autre allégorie de la belle et la bête, après celle du chanteur qui dit tube et du top-model qui titube. On croirait par moment une petite fille qui valse avec son grand-père, en chantant (Do You Wanna Come Walk with Me ?) ou en se contentant juste de fredonner (Dusty Wreath). Même si la reprise d’Hank Williams, Ramblin’ Man, pourrait figurer sans honte sur la BO du prochain Tarantino, le reste du temps c’est plus de rêve éveillé qu’il s’agit (Black Mountain, Revolver). Ballad of the Broken Seas peut rendre l’homme meilleur. Il peut le rendre heureux dans le métro. Il peut même lui faire pardonner son prochain qui vient de lui écraser le pied sans s’excuser. Un disque à déclarer d’utilité publique.