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Débarquant de Staines, patelin industriel à 50 bornes de Londres, avec un album enregistré pour rien dans un ancien central de taxi, Hard-Fi est de ces groupes à qui l’expression « sorti de nulle part » colle à merveille. Écrits par Richard Archer – revenu à Staines après l’échec de son premier projet, Contempo – les textes de l’album reflètent la grisaille de la vie quotidienne dans une banlieue oubliée derrière les pistes de Heathrow : le manque d’argent (Cash Machine), la taule (Feltham Is Singing Out), l’envie de s’évader (Move on Now, Tied Up Too Tight) et, surtout, la hâte de se retourner la tête tout le week-end. Et là, c’est la musique qui prend le relais : Hard-Fi malaxe ska, disco, punk, reggae et glam pour faire chauffer les pistes de danse des soirées rock. Les cuivres d’Unecessary Trouble sonnent comme une balade en bagnole flashy dans les quartiers chauds de Los Angeles. Cash Machine, Middle Eastern Holiday, Tied Up Too Tight et Got a Reason rappellent les Clash, Radio 4 et The Streets. Living for the Week-end est un hymne militant pour la semaine des 4 samedi. À l’arrivée, on n’arrête de se trémousser que sur Move on Now, balade pleine de spleen, ainsi que sur Stars of CCTV, à la pop teintée de Blur, qui clôt l’album. Aussi attachant qu’encourageant.
