Autoportrait aux raies coupées.

Abbaye de Fontenay, 6 février.


Abbaye de Fontenay, 6 février.

[Il va sans dire que les raies qu’évoque le titre de cette œuvre sont celles de lumière qui partent de son centre, et aucune(s) autre(s).]

Principe fondamental de l’art contemporain : quand on sait que son œuvre ne vaut pas grand’chose, il faut toujours rédiger un pavé pour expliquer à quel point elle est géniale :

« Autoportrait aux raies coupées, deuxième épisode de notre série L’auteur de dos dans de grands lieux historiques de France, après l’Autorportait à l’oseille coupé, créé il y a 3 ans sur le champ de bataille de Gravelotte.

Cette série d’avant-garde dénonce la mode du selfie (ou égo-portrait), qui envahit depuis quelques années notre monde numérique moderne. Là ou le selfie se concentre sur l’auteur de l’œuvre photographique, au détriment du Grand Lieu Empreint d’Histoire dans lequel celle-ci est créée, la série des autoportraits montre plutôt l’auteur de dos, méconnaissable et comme perdu dans le majestueux espace qui l’engloutit totalement, recueilli et humble devant l’Histoire, se remémorant les grands et petits noms que portèrent l’air qu’il respire ou se demandant tout simplement où il a bien pu garer la voiture. Là ou le selfie fait fi du ressenti de la visite du Haut Lieu pour se réduire à une vaine preuve d’y avoir été, ces autoportraits recentrent le propos en regardant toujours l’auteur, mais en le remettant à sa place de minuscule détail anonyme de l’Histoire que les siècles écrasent. »