2015 en un peu plus de 10 dišques.

2015 en... #4

10 | Father John Misty – I Love You, Honeybear
Sub Pop – 9 février

J’ai jeté une oreille sur cet album en mars, après être tombé par hasard sur son single, Chateau Lobby #4 (in C for Two Virgins) (qui me rappellera toujours, quant à lui, un Italien en slip sur son canapé regardant Breakfast at Tiffany’s, un verre de rouge à la main, dans un appartement de la 10e rue de Manhattan, par un après-midi pluvieux. Sans rire.), mais ce n’est qu’en novembre que je ne me suis pris à son jeu. I Love You, Honeybear, est un disque comme je n’en écoute plus assez, un disque qui se pose sur un coin de canapé et qu’on doit laisser s’étirer pour l’apprécier pleinement. C’est doux, c’est drôle, c’est lisse et c’est bien fait. [En photos →]

9 | The Maccabees – Marks to Prove It
Fiction – 31 juillet

Je suis complètement passé à côté des premiers Maccabees. C’est le single, Marks to Prove It, qui m’a réveillé lorsque je l’ai entendu à la radio. Le reste de l’album n’a peut-être rien à voir, mais cela n’a aucune importance : Marks to Prove It est ambitieux et inventif avec ses ambiances tour à tour réservées (Kamakura) ou envolées (Something Like Happiness), sautant parfois du sépulcral au tourbillonnant dans le même morceau (Spit It Out). Courtney Barnett mise à part, c’est ma découverte préférée de l’année. [En photos →]

8 | Chvrches – Every Open Eye
Virgin EMI – 25 septembre

CHVRCHES (prononcer « chverche », sinon ce n’est pas drôle) nous fait la même qu’il y a 2 ans, et ça marche toujours autant sur moi. Quelques passages à vide (surtout quand Mayberry laisse le chant à ses acolytes) mis à part, Every Open Eye enchaîne des perles pop qui viennent piocher où il faut : Il suffit de voir comment Clearest Blue lorgne sur I Just Can’t Get Enough de Depeche Mode pour le comprendre. La référence est bien là, mais se fait assez discrète pour qu’on ne la remarque pas de prime abord. Et de se trouver à l’aise dans cet album dès la première écoute, comme si on le connaissait déjà ; exactement comme on peut se sentir proche de quelqu’un dès la première rencontre simplement parce qu’il rappelle un ami de longue date. [En photos →]

7 | Best Coast – California Nights
Harvest – 1er mai

Le côté pop éthérée lo-fi des années 80 de Best Coast m’avait jusque-là toujours gonflé… et puis California Nights. La recette est toujours la même mais, cette fois-ci, j’y goûte et je retiens des Heaven Sent, des In My Eyes et des Feeling Ok. Comme quoi, tout arrive. [En photos →]

6 | Noel Gallagher’s High Flying Birds – Chasing Yesterday
Sour Mash – 25 février

Être fan d’Oasis ne me laisse que peu d’objectivité pour juger ce qui en découle (sauf peut-être l’œuvre de Beady Eye). Reste que ce deuxième Gallagher m’a laissé une bien meilleure impression que le premier, grâce à des Ballad of the Mighty I, You Know We Can’t Go Back, The Right Stuff ou Lock All the Doors (recyclé d’Oasis, mais bon) qui font mieux que tenir la route. L’apogée de la créativité de Noel Gallagher est peut-être derrière lui, mais il s’en sort toujours bien mieux que beaucoup d’autres et, encore une fois, on trouve ici des morceaux qui resteront. Au bout de 20 ans, c’est plutôt pas mal. [En photos →]

5 | Eagles of Death Metal – Zipper Down
Downtown Recordings – 2 octobre

Un album marque par son contenu, mais également son contexte : comment on l’écoute, dans quelles conditions, avec qui, dans quel état d’esprit et dans quelles circonstances. À chaque lecture, nous tissons les cordes sur lesquelles tirera plus tard notre mémoire quand nous réentendrons ces titres. Inutile de dire qu’il me sera toujours difficile de le réécouter sans penser à ce soir-là. Rien que pour cela, Zipper Down gardera une place à part dans la discographie d’Eagles of Death Metal, alors qu’il n’en avait pas vraiment besoin : six ans après Hold on, Zipper Down nous rend des Eagles of Death Metal toujours aussi percutants, goguenards et un peu plus frétillants du croupion, peut-être grâce à l’import des trois titres empruntés à l’album solo de Hughes, Honkey Kong, sorti en 2011. Avec, aujourd’hui, un goût particulier en plus.

4 | The Dead Weather – Dodge and Burn
Third Man – 25 septembre

Il faut se méfier de l’eau qui dort. Du fait que la moitié de ses titres fut distillée en 45 tours cette dernière année et demi et que le groupe ne tourne pas pour le promouvoir, Dodge and Burn est passé sous les radars, malgré un I Feel Love (Every Million Miles) corrosif, un Open Up déchiré, un Cop and Go enragé, et j’en passe. On nous ressert bien sûr une sauce prise il y a 6 ans, reprise il y a 5, et sans surprise aujourd’hui ; mais alors, bordel, quelle sauce. Depuis que les White Stripes sont morts et que les albums solo de Jack White sont devenus aussi passionnants que des vacances à Nice, il ne nous reste plus guère que The Dead Weather pour rêver un peu. Et jusque-là, ça marche du feu de dieu. [En photos →]

3 | Foals – What Went Down
Transgressive – 28 août

Je n’ai jamais versé dans l’hystérie qui entoure ce groupe. Pis, je ne les sentais pas trop, au début – surtout à cause de la moche pochette d’Antidotes, faut avouer –. Mais je dois reconnaître qu’à force, on finit par s’y faire plutôt bien. D’autant plus que ces gens sont drôles à prendre en photo et que, maintenant, ils fréquentent le même bar que moi. What Went Down est une succession de réussites oscillant entre l’urgent (What Went Down) et le léger (Birch Tree), l’aérien (Give It All) et le souterrain (Snake Oil), l’ensoleillé (Lonely Hunter) et le nocturne (London Thunder), parachevé par l’éblouissant final A Knife in the Ocean, qui laisse frissonnant. Du grand art. [En photos →]

2 | Courtney Barnett – Sometimes I Sit and Think, and Sometimes I Just Sit
Mom + Pop – 20 mars

Sans aucune fioriture, Courtney Barnett, espèce de Droopie du rock australien – j’ai cette image en tête depuis que je l’ai vue en clown dans le clip de Pedestrian at Best –, nous rappelle en 43 min et 29 s chrono que, pour faire un bon album, on n’a besoin de rien de plus que de bons morceaux. Son Sometimes I Sit and Think, and Sometimes I Just Sit reste au ras des pâquerettes, ne s’embarrasse d’aucun chichi (jusqu’à sa pochette) et passe incroyablement bien. Mieux : on imprime tout de suite et on ne se lasse jamais. C’est peut-être là son secret, au final : quand on mise sur la légèreté, on évite l’écœurement. Et ça paie. [En photos →]

1 | FIDLAR – Too
Mom + Pop, 4 septembre

Ce deuxième FIDLAR est encore plus arrogant, paillard, furieux et potache que le premier. Dès la première écoute, je reprenais des refrains empreints de sagesse comme « I figured out when I got sober that life just sucks when you get older » (et vice-versa). Punks m’a mis une claque, West Coast donné l’envie de me mettre au surf et j’ai perdu quelques dixièmes de chaque tympan à force d’écouter Bad Habits très fort dans le métro. FIDLAR me rappellent décidément Black Lips (surtout dans leurs concerts complètement dingues, devenus pour ainsi dire imphotographiables), mais en mieux. Peut-être parce qu’ils chatouillent un peu plus le rock des années 90 ou parce qu’ils sont un peu moins lo-fi. Quoiqu’il en soit, le tout (le Too) est une réussite rigolarde pourtant plus profonde qu’elle n’en a l’air. On n’avait pas aussi bien chanté le mal-être d’adolescent attardé depuis des années, surtout avec autant de conviction et de décibels. [En photos →]

Accessits :

  1. I’m from BarcelonaGrowing Up Is for Trees [En photo →]
     
  2.  EditorsIn Dream [En photos →]
     
  3.  Frank TurnerPositive Songs for Negative People
     
  4. Florence and the MachineHow Big, How Blue, How Beautiful
     
  5. FFSFFS
     
  6. Circa WavesYoung Chasers
     
  7.  PeaceHappy People
     
  8.  BoyWe Were Here [En photos →]
     
  9. METZII
     
  10. The WombatsGlitterbug

Hors-concours :

  • Black Rebel Motorcycle ClubLive in Paris
     

2014 en 10 albums

      1. Black Rebel Motorcycle Club – Specter at the Feast
      2. Nick Mulvey – First Mind
      3. Δ – This Is All Yours
      4. Royal Blood – Royal Blood
      5. Bob Mould – Beauty & Ruin
      6. Fink – Hard Believer
      7. Blood Red Shoes Blood Red Shoes
      8. Jack White – Lazaretto
      9. Damien Rice – My Favourite Faded Fantasy
      10. Foo Fighters – Sonic Highways

2005 en 10 dišques

      1. The White Stripes – Get Behind Me Satan
      2. Black Rebel Motorcycle Club – Howl
      3. Arcade Fire – Funeral
      4. The Warlocks – Surgery
      5. Little Barrie – We Are Little Barrie
      6. The Hard Lessons – Gasoline
      7. The Dresden Dolls – The Dresden Dolls
      8. The Kills – No Wow
      9. The Veils – The Runaway Found
      10. Brendan Benson – The Alternative to Love

      [Une fois de plus, ce dernier classement mériterait fort une petite réorganisation.]