2012 en… #4.

présente

2012 en 10 disques et d’autres en plus

10 | … And You Will Know Us by the Trail of Dead — Lost Songs
Richter Scale – 22 octobre 2012

Je me demande encore comment j’ai pu laisser de côté Trail of Dead pendant autant d’années. Lost Songs traverse tous les calmes et toutes les tempêtes, alterne murs de son et dépouillements soniques, lourdeurs rampantes et accords aériens et ça marche à merveille. Aucune idée s’il est meilleur ou moins bien que les précédents, mais il donne envie d’aller voir. [En photos →]

9 | METZ — METZ
Sub Pop – 05 octobre 2012

Un nom, pas vraiment de gueules mais un son, une énergie brute crachée d’un coup et des cellules d’oreilles que l’on ne te zigouille pas pour rien. Je saturerais si METZ passait la demi-heure, mais à 29 minutes et 44 secondes, douche comprise, ça passe très bien. L’ensemble est brouillon, j’ai encore du mal à faire la différence entre certains titres mais à côté de ça, le trio promet vraiment, sous réserve de canaliser son énergie et de travailler ses mélodies sans perdre son impétuosité. La suite, vivement. [En photos →]

8 | Sleigh Bells — Reign of Terror
Mom + Pop – 21 février 2012

Mes premiers contacts avec Sleigh Bells ― le douloureux matraquage de Tell ’em à la radio tous les matins en 2010 en guise de réveil-matin au bout de nuits trop courtes ― reste un traumatisme. Fallait l’apprivoiser, le premier album. Presque se forcer. Relâchant vaguement la pression, Reign of Terror coule plus doucement. Presque poussivement, même, pendant Born to Lose, You Lost Me ou D.O.A., qui lui valent cette 8e place. Mais le reste est terrible. Le duo crache toujours autant de hargne, de manière bien moins insupportable. Les riffs en scie sauteuse et les rafales de basses saturées sont toujours là mais le chant plus posé d’Alexis Krauss rend l’ensemble bien plus accessible, presque mélodique (ou alors, c’est que je me suis accoutumé). Rien que pour des tours de métro avec Demons, Crush ou Comeback Kid à fond et des retours de soirées sur End of the Line, Reign of Terror vaut une oreille ou deux. [En photos →]

7 | The Ting Tings — Sounds from Nowheresville
Columbia – 24 février 2012

Première surprise de l’année : le deuxième Ting Tings n’était pas sorti en 2011 dans l’indifférence générale, comme le comte Xanax et moi-même le croyions. Deuxième surprise de l’année : le deuxième Ting Tings est bon. Un simple qui tabasse, du Day to Day, du Guggenheim et une ribambelle de mini-tubes sautillants parfaits pour l’été. L’In Your Life final les révèle même sous un jour ― ou peut-être une nuit ― que je n’aurais pas imaginé. Les Ting Tings survivent bien et tiennent leur rôle d’outsiders capables du hold-up. On ne leur en demandait pas plus. [En photos →]

6 | Two Gallants — The Bloom and the Blight
ATO Records – 04 septembre 2012

5 ans depuis le dernier album. Ça me laissait largement le temps d’oublier Two Gallants, disparus après la Maroquinerie de 2007. Puis la subite réapparition cet été, My Love Won’t Wait qui envahit la radio et me voilà embrigadé une nouvelle fois par le duo californien. Le Nouveau Casino ? Inoubliable, mais inracontable. Reste le disque, cette maîtrise du tout, cette agilité à enfiler les titres, 34 minutes onctueuses et rêches à la fois auxquelles j’accroche à la première écoute sans me poser de question. [En photos →]

5 | The Raveonettes — Observator
Vice Records – 11 septembre 2012

Le précédent était moins bien que l’avant-dernier. Celui-là surpasse les deux réunis. Observator est tissu d’ambiances métalliques et noires paradoxalement douces et organiques. La voix de Sharin Foo y est pour quelque chose, évidemment, mais même sans ça, on trouve dans ce disque un flegme curieusement excité parfait pour tourner la nuit dans des villes perturbées. 10 ans, 6 albums et manifestement encore beaucoup sous la pédale. [En photos →]

4 | Mumford & Sons — Babel
Island – 21 septembre 2012

La même qu’en 2009. L’effet de surprise en moins, un peu de maîtrise en plus et une pochette toujours réussie. Babel est aussi épique, aussi direct, aussi évident que Sigh No More. Je l’adopte à la première écoute. Dès la deuxième, c’est comme si je l’avais toujours connu. Des chœurs, des mandolines, l’envie de courir dans les champs et la hâte irrésistible de vite voir le tout repris en chœur par des foules. Ce groupe sera gros. [En photos →]

3 | Smith & Burrows — Funny Looking Angels
Pias – 28 novembre 2011

Avoir tourné pendant deux jours de décembre 2011 dans un Londres à 2 °C avec ce disque en boucle en a fait mon album de Noël préféré de la vie. Presque parfait d’un bout à l’autre. L’équivalent d’un Into the Wild troquant couchers de soleil d’été et campagnes esseulées contre chocolat chaud et bière de Noël dans des pubs londoniens aux fenêtres pleines de givre et aux âtres tout chauds décorés avec des chaussettes. Ce mois-ci encore, je l’ai écouté douze fois. Un décembre portatif. La parfaite nuance de bleu pâle. Noël comme je l’entends. [En photos →]

2 | Jack White — Blunderbuss
Third Man – 23 avril 2012

White était attendu au tournant pour son premier véritable album solo ― tous les White Stripes sont des albums de White en solo ― et le pari est gagné. Il n’y a rien à jeter. Les morceaux les plus nases ne gênent pas tellement, au final, et servent plutôt de copines moches au poids lourds du disque, Sixteen Saltines et son riff de l’année en tête. Je garde I’m Shaking, je garde Weep Themselves to Sleep, je garde Love Interruption, je tique devant Freedom at 21 et son air de Seven Nation Army joué au ralenti et je garde les autres pour faire joli. Jack White assure dans tout ce qu’il fait avec classe et bon goût. Va falloir s’y faire. [En photos →]

1 | Japandroids — Celebration Rock
Polyvinyl, 29 mai 2012

En 2009, Japandroids lâchait un Post-Nothing du même acabit que METZ : beaucoup de potentiel, des tas de décibels entassés n’importe comment et l’impossibilité de s’y retrouver tellement les morceaux se ressemblent. Les mecs tournent 18 mois avec, rentrent chez eux, s’emmerdent au bout d’une semaine, foncent en studio enregistrer un disque pour repartir en tournée le plus vite possible et ressortent avec ces 8 morceaux tapageurs et intelligents, variés et rauques, poignants et exaltés. Si Blunderbuss sent le contrat rempli, Celebration Rock est une surprise totale. 35 minutes, pas une fausse note, des textes accrocheurs et même le luxe d’une épanadiplose musicale. Tout ce qu’il faut pour rouler vite en Belgique, rôder la nuit dans la gare de l’Est ou boire des bières avec ses voisins d’en face. Du grand art. [En photos →]

Accessits :

  1. FeederGeneration Freakshow [En photo →]
     
  2.  Two Door Cinema ClubBeacon [En photo →]
     
  3.  The Men Open Your Heart [En photo →]
     
  4. The HivesLex Hives [En photo →]
     
  5. Mark Lanegan BandBlues Funeral [En photo →]

Sans oublier

Meilleur anniversaire :

  •  Interpol Turn on the Bright Lights

Meilleure pochette moche :

  •  Gossip A Joyful Noise

Meilleure refonte :

  •  Crystal FightersStar of Love – Remixes

Meilleure rousse sans fil :

  •  Florence and the MachineMTV Unplugged

Meilleur souvenir de l’année dernière :

  •  KasabianLive!

Meilleure BO :

  •  Drive

2011 en 10 albums et des brouettes

      1. Kasabian — Velociraptor
      2. The Joy Formidable — The Big Roar
      3. Florence and the Machine — Ceremonials
      4. The Naked and Famous — Passive Me, Aggressive You
      5. Tom Vek — Leisure Seizure
      6. The Kills — Blood Pressures
      7. Noel Gallagher’s High Flying Birds Noel Gallagher’s High Flying Birds
      8. R.E.M. — Collapse into Now
      9. The Go! Team — Rolling Blackouts
      10. PJ Harvey — Let England Shake