No Age @ le Point Éphémère, Paris.

No AgeMiner

No Age est ce genre de groupe avec lequel, jusqu’à ce qu’il se mette à chanter, tu prends ce gars à chemise à carreaux qui tripotait la guitare une Leffe à la main pour un roadie. Évidemment à des lieues de la veille, la soirée débute sur un set bien plus dépouillé, sans ballon ni fioriture, recroquevillé autour d’une base de batterie rouée de coups et de guitare aux larsens interminables, complétés par les boucles que balance successivement le batteur/chanteur Dean Allen Spunt. Plus calme, aussi, le public venu pour voir ce que donne en live ce combo de Los Angeles passé presque inaperçu dans la masse des sorties de cette année. Puisant essentiellement dans son deuxième album Nouns, le duo se montre plutôt timide et calme au début de la soirée, mais va évoluer imperceptiblement au fil des morceaux jusqu’à prendre une ampleur étonnante. Le guitariste Randy Randall envahit de plus en plus le terrain, les visages se décrispent, la réparation d’une corde pétée par Randall est l’occasion d’une impro électro du batteur intitulée Change Of String Song, déboulant sur une reprise d’hostilités de plus en plus électriques, agressives. No Age se casse et revient pour un rappel de deux titres terminé dans un bordel spatial comparable à celui de leur musique, Randall debout sur la batterie, Spunt à genoux la tête dans le public, avant que les deux mettent d’un coup la radio et se jettent dans la foule pour danser le funk. Corrosifs, bonnards, de quoi revenir les voir.