Rock en Seine 2008 #2.


The Dø, scène de la Cascade, 28 août.

Voulant du Kaiser Chiefs en guise de bande-son du jour pour marquer leur mémorable prestation de Rock en Seine d’une flamme électronique qui ne jamais vacillera, j’ai longuement hésité entre ce Never Miss A Beat qui vient de surgir en radio et l’Everyday I Love You Less And Less qui occupa ma première journée de festival à chanter « tous les jours je t’aime de moins en moins, tu deviens un énorme boudin » à mes prochains, ces derniers super heureux s’il en est de pouvoir goûter ainsi l’infinie qualité de mon talent de traducteur mélomane et m’acclamant de singulière manière en m’applaudissant directement sur la tête, mais d’une seule main et très fort. Le choix étant par trop impossible, je vous poste les deux :

Kaiser ChiefsNever Miss A Beat

Kaiser ChiefsEveryday I Love You Less And Less

Sur le nouveau simple, on constate deux choses :

  1. Sa qualité sonore est médiocre car il a été enregistré illégalement sur une radio à éolienne émettant depuis une péniche pirate sur la Tamise au moyen d’une bande-sonore à l’intégrité bien peu fiable, je sais, mais que voulez-vous la nouveauté ça a le prix du sacrifice auditif.
  2. Avant une nouveauté fort bien accueillie, on remarque surtout la resucée du riff d’ouverture d’À l’ombre de Mademoiselle K sur son premier album, une nouvelle coïncidence venant compléter mes dernières constatations, toutes effectuées dans le mois qui vient de s’écouler :
    • L’intro de Something Is Not Right With Me de Cold War Kids est la même ligne de basse que celle de Grosses filles (vous êtes très jolies) de Mika.
    • Toujours au rayon ligne de basse, Crawl de Kings Of Leon reprend celle de Taste In Men de Placebo à une note près.
    • L’Inland Empire qui ouvre le prochain Peter Björn & John reprend les ratatat du Machine Gun de Portishead recouvert de l’ukulélé de Win Butler (ou de Lala je suis pas certain).
    • Avant qu’on me fasse de désobligeantes remarques, je précise que le nouvel Oasis est hors-concours.
    • J’irais bien jusqu’à affirmer que le mec qui chante sur le nouveau Verve a repompé son intonation sur celle de Richard Aschroft, mais j’ai peur que cet argument se révèle faiblard à la longue, ce qui me pousse à m’abstenir.

Vivement la fin de l’année avec Franz Ferdinand plagiant Manu Chao, Coldplay remixant Cinema Bizarre et Interpol Grand Cor des Alpes. En attendant, j’hésite entre conclure que 2008 est une année pourrie, que le rock est fini et que tout le monde est tellement à court d’idée qu’il en vient à repomper les trucs de l’année dernière plutôt que les trucs d’il y a trente ans comme tout musicien normalement constitué devrait faire ; ou plutôt réaliser que ça y est, j’ai la science infuse, je connais tout sur tout et le nouveau single que ce groupe ravageur de Sheffield sortira en 2012 n’aura rien inventé puisqu’on y décèlera à la première écoute des traces de cette face B japonaise de T.Rex en 1971, mon dieu je vais me montrer fort pédant dans mes prochaines soirées sociales, moi, on va encore m’applaudir.

Tout ça, donc, pour illustrer des photos de The Dø.

Certes.