White Chalk

PJ Harvey

Island_33’57”_24/09

Surprise. Alors qu’on s’attendait à des suites tracées dans le même sillon que son Uh Huh Her brut de fonderie sorti en 2004, PJ Harvey livre un 7e opus acoustique et presque entièrement au piano, qu’elle survole d’un chant suraigu. La PJ Harvey version White Chalk préfère la douceur du dépouillement à la rugosité du décharnement affichée dans Uh Huh Her. On n’écorche pas, ici, on effeuille en douceur. White Chalk est court, dénudé, rien ne pourrait passer en radio là-dessus (ou alors après 2 h du matin) et de prime abord, il choque. À la deuxième écoute, déjà, on voit mieux où Harvey veut en venir : White Chalk, c’est 34 minutes de promenade dans les rêves d’une diva indie, (re)devenue la petite fille en robe de mousseline immaculée qu’elle fut peut-être un jour et découvrant le piano, un instrument qu’elle a appris en enregistrement l’album. On la suit valsant avec les ténèbres sur Dear Darkness, tissant ses cauchemars d’enfant sur Grow Grow Grow, chevauchant les touches de piano sur Silence ou laissant chevroter l’instrument sur To Talk to You. Imprégné de folk là où il faut, Angélique, éthéré, difficile d’accès, White Chalk emporte tout droit dans une ferme du Dorset par un matin de pluie, précisément là où Polly Jean a grandi. Ceux qui rêvaient d’un retour à la rutilance nocturne de Stories from the City, Stories from the Sea seront déçus. Pour les autres, le diptyque introspectif ouvert sur Uh Uh Her vient de se trouver une suite à sa hauteur.