Iron Maiden @ Palais omnisports de Paris-Bercy, 28 novembre.


[Note pour plus tard : à l’avenir, préférer Canon à Nokia pour les photos.]

Different World | These Colours Don’t Run | Brighter Than a Thousand Suns | The Pilgrim | The Longest Day | Out of the Shadows | The Reincarnation of Benjamin Breeg | For the Greater Good of God | Lord of Light | The Legacy | Fear of the Dark | Iron Maiden || 2 Minutes to Midnight | The Evil That Men Do | Hallowed Be Thy Name

Pourtant j’ai arrêté Maiden y a longtemps. Ça m’avait duré quelques années avant que je finisse par laisser tomber en 97 et l’affreux Virtual XI. Mais là, avec Dickinson de retour aux affaires, je me le devais. Enfin non. Je le devais à celui que je fus. Celui que je fus en 1995, à qui je repense en voyant mes voisins, le père et le fils.

Première pensée : Le fils, c’est moi, le père, c’est le mien.

Le père a amené son fils pour lui faire découvrir Maiden.

Deuxième pensée : le père, ce sera moi et le fils, ce sera le mien. Mais alors devant les White Stripes.

On cause un peu. À propos du DVD Metallica qui sort lundi prochain. La sono monte le son pour attirer l’attention vers la scène. Le père s’interroge : « c’est d’eux, ça ? » ― « Non, c’est Doctor, Doctor, d’UFO, Maiden l’avait reprise en 1995 en face B de Lord of the Flies ». C’est moi qui viens de dire ça. Le maidenologue enterré il y a 9 ans vient de reprendre les commandes. Pas le temps de s’étonner que là-bas, les lumières s’éteignent.

Different World. Normal, ils commencent par un titre du dernier. These Colours Don’t Run. Brighter Than a Thousand Suns. La moitié de la salle s’impatiente d’entendre autre chose que le nouvel album et à vrai dire moi aussi, un peu. The Pilgrim. 4 à la suite. Et là ça me revient, je l’ai lu la semaine dernière : pour cette tournée, ils ont décidé de jouer l’intégralité d’A Matter of Life and Death, ce que Dickinson confirme en introduisant Out of the Shadow. Y a des huées au fond de la salle. La moitié de tribunes se rassoie. Moi j’écoute et je vois. Harris, Smith, Murray et Gers alignés, manifestement en plein panard de jouer ensemble. Marrant comme le retour de Smith a aussi rameuté dans le groupe des sonorités spatiales qu’on n’y avait pas vues depuis 1986, au moins. Dickinson est dans son coin, courant d’un bout à l’autre du décor apocalyptique de la scène et jouant avec des projecteurs, la voix toujours à 120 dB. Et ça dure. Le fond de la salle s’emmerde. La fosse, elle, est à fond. Ça va durer 1h15, au bout de laquelle, depuis les ténèbres qui viennent d’engloutir The Legacy, Dickinson lâche un rictus sauvage. Fear of the Dark.

Et là, Bercy revit.

Les gradins se relèvent, tapent du pied et forment un chœur qui n’y croyait plus. Unanimité retrouvée. Impression bizarre d’entendre enfin en vrai un truc écouté en boucle au siècle dernier. Iron Maiden suit et Iron Maiden se recassent. Réclamation. Ils reviennent. 2 Minutes to Midnight, The Evil That Men Do et surtout, surtout, Hallowed Be Thy Name pour lequel j’aurais pu attendre toutes les heures et quart du monde. Je finis comme j’ai fini à Depeche Mode, à faire des flaques à deux avec moi-même. Là-bas, ils se cassent. Je referme la parenthèse dans la ligne . Je ne m’y remettrai pas, mes 37 CD continueront à accumuler la poussière, Jack White est toujours aussi beau, mais voir ça au moins une fois, oui je me le devais à lui-même.

 Iron MaidenFear of the Dark (live)